Guerre commerciale: Thierry Breton menace les Etats-Unis de mesures de rétorsions

Le bras de fer entre l'Europe et les Etats-Unis est inévitable depuis l'annonce par Washington de l'IRA (Inflation Reduction Act) qui dispose d'un budget de 367 milliards d'euros pour inciter à produire et créer de l'emploi aux Etats-Unis. Ce lundi, dans la presse et sur BFMTV, Bruno Le Maire critique ce texte qui selon lui menace l'industrie française et européenne.
"Bruno Le Maire a parfaitement raison et on ne peut pas rester comme ça", a déclaré sur BFM Business Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur.
Une task force entre l'Europe et Washington
"Dès le mois d'août j'ai tiré la sonnette d'alarme. Je vois l'impact de cet IRA mise sur la table (...) qui fait craindre une distorsion de concurrence", annonce Thierry Breton.
"Il y a 15 jours on a enfin créé une task force à haut niveau entre la Maison Blanche et la Commission européenne. Nous avons listé 9 problèmes. Nous avons envoyé une lettre d'injonction avec des points très précis qui sont de notre avis contraires aux règles de l'Organisation mondiale du commerce", explique le commissaire européen.
Thierry Breton est ferme sur ces points.
"Ou bien ils vont les régler et on l'espère, ou bien il faudra aller devant l'OMC et on envisagera alors de mesures de rétorsions. On va vraiment aller au bout", annonce Therry Breton.
"Fermeté avec nos amis américains".
Lundi, sur BFMTV, Bruno Le Maire a cité un cas illustrant les tensions avec les Etats-Unis et la puissance de l'IRA. Depuis plus d'un an Bercy discute avec une entreprise spécialisée dans le véhicule électrique dont le nom n'a pas été cité. Cette entreprise veut investir et créer 5000 emplois en France qui lui offre une subvention d'un milliard d'euros.
"Pour attirer cette entreprise, les Etats-Unis sont prêts à mettre 4 fois cette somme et à financer l'intégralité de l'investissement, soit au total 10.000 emplois en jeu pour un montant de 10 milliards d'euros. Ce n'est pas acceptable", explique Bruno Le Maire.
Pour le ministre de l'Economie, "il faut faire preuve de la plus grande fermeté avec nos amis américains", prévient le ministre.
"Tout cela fait courir un risque majeur sur l'industrie française et européenne. Je préfère prévenir les Américains que sur l'IRA une préoccupation majeure qui doit être réglé dans les meilleurs délais".
